Est-ce que mes réactions sont parfois trop fortes par rapport à la situation ?

Respiro90 - le 06 Mars 2025
Je me demande souvent si je suis le seul à surréagir face à certains patients ou situations. Bien sûr, on est tous confrontés à des cas difficiles, mais parfois j'ai l'impression que ma patience a des limites plus vite que d'autres. C'est peut-être un manque de recul, ou que je suis trop investi, je ne sais pas. Est-ce que certains d'entre vous ressentent la même chose, et si oui, comment vous gérez ça ?
Commentaires (8)
C'est une question pertinente. Perso, je pense que l'investissement personnel joue beaucoup. Quand on est trop impliqué, la moindre contrariété prend des proportions... Enfin bref. Pour la gestion, j'essaie de me rappeler que derrière chaque "casdifficile", il y a une personne qui souffre, même si elle ne l'exprime pas toujours de la manière la plus agréable. Et puis, le sport aide pas mal à évacuer. Je fais du handball, ça défoule bien après une journée compliquée.
Yilmaz95, je suis d'accord avec toi sur l'investissement personnel. C'est un cercle vicieux, plus on s'investit, plus on est touché, et plus on a du mal à prendre du recul. Ton astuce du sport est bonne, il faudrait que je m'y remette sérieusement. En attendant, j'essaie de me concentrer sur les aspects techniques, de voir les patients comme des problèmes à résoudre, ça aide un peu à détacher l'émotionnel.
Voir les patients comme des 'problèmes à résoudre', Asclepios65, c'est une vision un peu... froide, non ? Je comprends l'idée de se détacher émotionnellement, mais à trop vouloir intellectualiser, on risque de perdre de vue l'humain derrière la pathologie. Enfin, c'est mon avis...
Respiro90, quand tu parles de 'surréagir', tu pourrais donner un exemple concret ? C'est pour mieux cerner ce que tu entends par là. Parce que la limite entre une réaction 'normale' et une 'surréaction', c'est parfois subjectif, non ?
Aston, oui, bien sûr. Un exemple... tiens, l'autre jour, un patient qui n'arrêtait pas de remettre en question mon diagnostic, alors que c'est quand même assez clair. Au lieu de juste réexpliquer calmement, je me suis senti monté en pression, limite agressif. C'est ce genre de truc. Peut-être que d'autres auraient laissé couler, mais moi, ça m'agace vite.
Respiro90, merci pour cet exemple. Pour être sûre de bien comprendre, est-ce que c'est le fait qu'il remette en question *ton* diagnostic, ou le fait de remettre en question un diagnostic *en général* qui te met dans cet état ? Parce que la source de l'énervement peut changer pas mal la donne, il me semble.
Sœur Emmanuelle63, c'est une excellente question. Je pense que c'est un peu des deux, en fait. D'un côté, c'est vrai que remettre en cause *mon* diagnostic, après des années d'études et d'expérience, a tendance à me froisser l'ego, je l'avoue. Mais d'un autre côté, c'est surtout le principe de remettre en question une expertise médicale *en général* qui m'exaspère. On dirait qu'il y a une méfiance grandissante envers la science et la médecine, et ça, ça m'inquiète un peu, au-delà de ma simple petite personne...
C'est clair que cette méfiance est problématique. J'imagine que ça doit être frustrant à vivre au quotidien.